Qu'est-ce qui vous a inspiré à choisir le bénévolat comme sujet de votre exposition, et pourquoi avez-vous décidé d'utiliser la photographie pour mettre en lumière cet engagement ?
Au cours de mon parcours, j’ai eu l’occasion de faire du bénévolat, que se soit en réalisant des photos d’évènements culturels ou en faisant partie du comité d’une association. Mon intérêt pour le sujet est né de différents éléments : le premier est lié à mes expériences personnelles telles que citées précédemment, et au fait d’avoir dans mon entourage des personnes engagées dans des associations culturelles ou sportives. Cela a titillé ma curiosité pour aller à la rencontre de celles et ceux qui s’engagent dans l’accompagnement ou l’aide aux personnes. Un autre élément est lié à des articles de presse que j’ai lus ces dernières années. Ces articles soulignent que certaines manifestations manquent parfois de bras pour assurer leur fonctionnement. Ils décrivent aussi qu’au cours des quatre dernières années, l’engagement des bénévoles a évolué. Ces derniers préférent des actions ponctuelles, Le manque de régularité et de vision sur le long terme met au défi l’organisation des plannings des associations. Je me suis donc dit qu’à ma manière, et bénévolement, je pourrais faire en quelque sorte de la promotion pour le bénévolat.
« Au cours des quatre dernières années, l’engagement des bénévoles a évolué. »
Quant au choix de la photographie, cela s’est imposé tout naturellement. Je fais de la photographie en tant qu’amateur depuis 10 ans, cela m’a permis d’avoir un regard plus attentif sur le monde qui m’entoure et me permet également d’aller plus facilement à la rencontre de l’autre. De plus, le choix de l’image comme medium permet de mettre en lumière la diversité des personnes engagées et d’offrir à l'individu qui regarde, un aperçu de l’univers des bénévoles.
Comment se sont déroulées les rencontres avec les bénévoles que vous avez photographiés ? Y a-t-il une histoire ou un témoignage qui vous a particulièrement marqué durant ce processus ?
J’ai essayé d’organiser chaque rencontre de la même manière. Le premier contact se fait généralement par courriel, suivi d’un entretien téléphonique pour faire connaissance, expliquer le projet et répondre aux questions. Lors de cet appel, nous convenons d’un lieu pour la séance, idéalement celui d’intervention, ou à défaut, d’un lieu de ressourcement qui a du sens pour la personne.
« Chaque histoire est unique, et en choisir une en particulier c’est un peu renoncer aux autres. »
Le jour de la rencontre nous commençons par discuter autour d’un café, un moment de partage d’expériences et de vécus, où la rencontre se fait. Ensuite, nous réalisons une série de photographies, puis nous terminons par un bref entretien enregistré avec trois questions identiques pour chaque bénévole. De retour chez moi, je sélectionne quelques images et la personne choisit celles qu’elle préfère.
Chaque histoire est unique, et en choisir une en particulier c’est un peu renoncer aux autres. J’aimerai plutôt parler de manière générale, parce que durant ces rencontres, certaines personnes ont partagé des parties de leur parcours parfois difficiles. Malgré cela, ce qui est impressionnant, c’est qu’elles ont trouvé ou trouvent le temps et l’énergie pour s’engager. Derrière ces engagement, il y a parfois des valeurs religieuses, un sens profond donné à leur vie, un retour de l’aide reçue lorsqu’elle en ont eu besoin, ou encore en souvenir de l’engagement d’une personne inspirante. C’est surtout cette diversité dans les rencontres qui m’a le plus marqué dans ce processus.
Dans vos échanges avec les bénévoles, avez-vous observé des traits communs dans leurs motivations ou leurs expériences, malgré la diversité des secteurs dans lesquels ils œuvrent ?
Ce qui était intéressant à observer, c’est que toutes ces personnes partageaient finalement la même envie d’apporter leur aide, que ce soit par leur travail, leur temps ou leurs connaissances. Ce qui est également apparu lors de nos discussion, c’est que toutes et tous étaient reconnaissant·e·s de ce qu’elles et ils recevaient en retour. Je me souviens d’une personne en particulier qui m’expliquait les bienfaits que cela lui procurait, tant pour le cœur que pour le corps, des bienfaits qui ne pouvaient s’acheter avec de l’argent.
Un autre point souvent mentionné était l’importance de trouver le bon secteur dans lequel s’engager. Parfois, les premières expériences ne s’étaient pas très bien passées, mais qu’a un moment donné, les bénévoles se sentaient enfin au bon endroit, au bon moment avec les bonnes personnes.
« Toutes ces personnes partageaient finalement la même envie d’apporter leur aide, que ce soit par leur travail, leur temps ou leurs connaissances. »
Qu'espérez-vous que les visiteurs de votre exposition retiennent ou ressentent en découvrant ces portraits et les récits de ces bénévoles ?
Ce qui me plairait, c’est que chacun·e prenne le temps de regarder ces portraits, de réfléchir au choix du lieu, d’imaginer le secteur d’activité ou même de reconnaitre une connaissance.
J’aimerais également que les bénévoles se reconnaissent dans ces images, qu’elles et ils les trouvent belles et que mon travail rende hommage à leur engagement.
Pour conclure, si cette exposition peut donner envie à des personnes à s’engager dans le bénévolat, j’aurai atteint le plus bel objectif de ce projet.
Jeudi 28 novembre 2024 de 17h à 19h
Inscription jusqu'au 28 novembre