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Chômage, un job à plein temps


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Être au chômage, c’est chercher un emploi mais c’est aussi rendre des comptes et devoir prouver sa bonne foi. Comment les personnes au chômage vivent-elles cette période que la Loi fédérale sur l’assurance chômage veut la plus courte possible ? « Vacarme » a rencontré Carola Togni, historienne et Professeure ordinaire à la HETSL et Rafael Lalive, économiste et Professeur ordinaire à HEC Lausanne.

En Suisse, le taux de chômage est de 2,8% d’après le Secrétariat d’État à l’économie. Ces quelque 132 000 personnes reçoivent des indemnités et sont accompagnées par les Offices régionaux de placement (ORP) pour une réinsertion rapide sur le marché du travail. Du côté des chômeuses et chômeurs, les moindres écarts sont sanctionnés et peuvent entraîner des suspensions de l’aide financière en cas de nombre de postulations insuffisant, de formation quittée prématurément ou encore de refus d’une mesure.

« Depuis sa création, cette assurance a été conçue comme un instrument de contrôle visant à imposer la norme de l’emploi, en particulier aux classes populaires. »

L’émission « Vacarme » donne la parole aux chômeuses et chômeurs qui nous partagent leur quotidien, entre espoir, découragement et sentiment de suspicion administrative. Ces récits révèlent une tension constante : l’État veille à un contrôle cosntant, tandis que les personnes au chômage doivent prouver sans cesse leur bonne foi.

Pour Carola Togni, l’histoire de l’assurance-chômage éclaire la situation actuelle. Depuis sa création, cette assurance a été conçue comme un instrument de contrôle visant à imposer la norme de l’emploi, en particulier aux classes populaires. Au fil des révisions législatives, les exigences envers les personnes au chômage et des moyens de contrôle ont été partiellement modifiés, mais l’objectif reste toujours celui de rendre l’indemnisation du chômage la plus brève et la moins attractive possible.

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