Une disgrâce commune. Pour une anthropologie symétrique des pratiques de marquage du sexe

En adoptant une démarche d’anthropologie symétrique, Hélène Martin, Ellen Hertz et Séverine Rey comparent l’excision et la labioplastie, qu’elles appréhendent en se basant sur le discours médical et publicitaire qui la promeut. Les auteures mettent en évidence le marquage du corps sexué auquel la labioplastie, tout comme l’excision, procèdent. Toutefois, si les deux pratiques renvoient au système de genre et à son dimorphisme fondamental, l’une, l’excision, se réalise par la « loi » et l’autre, la labioplastie, par la « discipline » au sens de Foucault : elle se présente comme un « choix » en vertu des processus de subjectivation (de normes, de désirs) qui assignent à l’individu le devoir de prendre en charge sa « normalisation », autrement dit à devenir l’agent « volontaire » de sa propre inscription dans le système de genre.

Résumé : Marie-Laure Gally

Auteur·e·s
Hertz Ellen
Rey Séverine
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Références

Martin, H., Hertz, E. & Rey, S. (2014). Une disgrâce commune. Pour une anthropologie symétrique des pratiques de marquage du sexe. In D. Cerqui & I. Maffi (Eds), Mélanges en l'honneur de Mondher Kilani (pp. 105-123). Lausanne : BSN Press.