Politiques d'intégration et diversité sportive en Suisse

Depuis quelques années dans le domaine du sport, on assiste à un affaiblissement des capacités régulatrices des institutions et des agences sociopolitiques. Christophe Jaccoud et Dominique Malatesta se penchent depuis le milieu des années 1990 sur de nouvelles formes d’engagements sportifs urbains éloignés des formes institutionnalisées à forte prégnance culturelle et identitaire. Cet article repose sur l’observation de ces manifestations dans trois villes suisses : Lausanne, Bienne et Vernier.

Certaines des manifestations observées, en particulier quand elles sont produites par des communautés de jeunes issus de contextes marginaux, se constituent en problèmes publics auxquels les gestionnaires du sport doivent faire face. Ces pratiques se détachent des politiques du sport traditionnelles et posent la question de la citoyenneté sportive et de la reconnaissance des individus et de leurs singularités. Dès lors, comment les politiques publiques gèrent-elles ce nouvel ordre des choses ? La légitimation de ces projets semble passer par une première phase de crise afin de leur donner du sens et de définir les procédures à engager, puis par une phase de mise en œuvre de solutions à ces revendications. Ces deux étapes procèdent donc du passage d’une sociologie négative à une sociologie positive, visant l’insertion des minorités et la régulation des conflits. Ainsi, les politiques sportives multiculturelles favorisent la démocratisation de l’accès à ces pratiques sportives, bien qu’elles n’excluent pas les inégalités, dont celles de genre.

Résumé : Sarah Kiani.