Nouvelles pratiques sportives : une citoyenneté contemporaine

La pratique sportive, considérée jusqu’ici comme intégratrice et productrice de cohésion sociale, prend aujourd’hui une forme de plus en plus déterminée par les modes de vie et émane de collectifs juvéniles auto-organisés en marge du sport traditionnel. Dès lors, on peut se poser la question de savoir si l’idée du sport comme « grand intégrateur » a réellement un sens et si l’intégration sociale peut vraiment se déduire des règles sportives, comme le postule l’institution sportive traditionnelle.

Les projets de « petite production sportive », identitaires et générationnels, débordent des liens traditionnels en n’étant pas centrés sur la compétition et la recherche de performance. Beaucoup de jeunes, de moins en moins enclins à des engagements trop rigides, construisent ces projets dont la base est la fabrication de subjectivités et les ressources juvéniles. Ils font ainsi apparaître les limites de l’intégration par le sport traditionnel. En effet, les règles sportives ne suffisent pas à produire de l’intégration, le sport étant un puissant incubateur de ségrégation comme le démontre la culture de la compétition. Les petits projets de production sportive, comme par exemple la mise en place du skatepark de Lausanne, peuvent favoriser l’intégration sociale et culturelle ainsi que la cohésion sociale, plus proches des singularités et des mondes vécus que l’institution sportive traditionnelle.

Résumé : Sarah Kiani.

Auteur·e·s
Jaccoud Christophe
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Références

Jaccoud, C., & Malatesta, D. (2008). Nouvelles pratiques sportives : une citoyenneté contemporaine. Terra cognita : revue suisse de l'intégration et de la migration, 12, 16-19.