La maison, l'occupation, c'est une situation que nous avons créé, un territoire que nous avons libéré... Quand le Mouvement de Libération des Femmes de Genève prend la forme d'un mouvement urbain

Sarah Kiani a pour but avec cette contribution de replacer l’occupation du Café Papillon par le Mouvement de Libération des Femmes (MLF) dans la perspective des luttes urbaines de la seconde moitié du XXe siècle à Genève. L’auteure relève que cette occupation ne peut être comprise seulement comme une forme de protestation typique d’un mouvement social issu de 1968, mais doit être remise dans le contexte spécifique du plan urbain genevois et des résistances qui lui ont été opposées, mettant en scène des conceptions plurielles de la ville. Sarah Kiani s’appuie sur la notion de « mouvement urbain » pour démontrer que l’occupation par le MLF d’un local de la ville s’ancre non seulement dans une revendication féministe, mais aussi dans une revendication plus globale d’appropriation de la ville par ses habitant·e·s, dans la continuité des luttes de l’époque à Genève.

Dans un premier temps, Sarah Kiani s’attache à décrire l’occupation du Café Papillon par le MLF en été 1976 en s’intéressant aux événements qui l’ont précédée. Dans un second temps, l’auteure propose de s’intéresser à la spécificité du quartier des Grottes en tant que lieu de tensions urbaines et de cristallisation des luttes à Genève. Les initiatives des habitant·e·s sont mentionnées, ainsi que les conceptions idéologiques qui sous-tendent leurs luttes. Enfin, Sarah Kiani évoque l’insertion de l’action du MLF dans le contexte des mouvements urbains de la seconde moitié du XXe siècle.

Résumé : Anne-Line Schminke

Auteur·e·s
Références

Kiani, S. (2010). La maison, l'occupation, c'est une situation que nous avons créé, un territoire que nous avons libéré... Quand le Mouvement de Libération des Femmes de Genève prend la forme d'un mouvement urbain. Sozial.Geschichte Online, 4, 10-29.