La destruction de la nature est-elle patriarcale ? L'écoféminisme pour subvertir le dualisme

La destruction de la nature à laquelle nous assistons aujourd’hui est le fruit de trois systèmes de domination et d’exploitation imbriqués : le patriarcat, le capitalisme et le colonialisme. Si ceux-ci opèrent selon un mécanisme consistant à naturaliser les groupes dominés, on remarque que la crise environnementale est souvent appréhendée à travers un cadre opposant nature et culture, et que ce dualisme nature-culture se répète dans le dualisme des sexes et renforce les hiérarchies sociales. Reconnaissant les similitudes entre les systèmes de domination des femmes et de la nature, le courant écoféministe affirme la nécessité de se départir de ce dualisme pour engager un rapport différent au vivant. Il s’agit d’en reprendre la définition aux dominants, de se réapproprier les discours et les pratiques, et ainsi de se réapproprier la nature.

The destruction of nature we are witnessing is the result of three intertwined systems of domination and exploitation: patriarchy, capitalism, and colonialism. As these systems operate by naturalising oppressed groups, the environmental crisis is often framed within a dichotomy of nature versus culture. This nature-culture dualism is mirrored in gender dualism and reinforces social hierarchies. Recognising the similarities between the domination of women and nature, the ecofeminist movement asserts the need to transcend this dualism to cultivate a different relationship with living things. This involves reclaiming the definition from dominant powers, reclaiming discourses and practices, and thus reclaiming nature.

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Références

Martin, H. (2024). La destruction de la nature est-elle patriarcale ? L'écoféminisme pour subvertir le dualisme. La Revue internationale et stratégique, 133, 23-46. https://doi.org/10.3917/ris.133.0023