Vivre avec la mort au travail : présentation

« Des milieux de travail exempts de menaces à la santé », telle est la formulation privilégiée afin de définir les exigences de santé publique en matière de santé et sécurité au travail. Un allant de soi bien sûr puisque le travail ne devrait pas rendre malade, mais bien devenir source de sens, d’accomplissement et d’enrichissement. Or, l’exercice d’une activité professionnelle entraine encore aujourd’hui l’invalidité voire la mort de plusieurs millions de travailleurs et travailleuses annuellement. Lorsqu’elle est reliée au travail, cette dernière frappe d’autant plus l’imaginaire qu’elle est généralement évitable: cancers professionnels, amiantose, accidents agricoles, industriels, miniers ou de chantiers pourraient – dans une certaine mesure – être prévenus par la diminution de l’exposition aux facteurs de risques, ces menaces à la santé. L’idée première de ce numéro était de s’attarder précisément à cette relation entre le travail et la mortalité du travailleur lui-même, d’où le titre choisi: Vivre avec la mort au travail, c’est-à-dire vivre avec les risques délétères associés à l’exercice d’un métier ou d’une profession. Cependant, si l’appel de contributions à ce numéro allait en ce sens, ce sont plutôt des articles mettant l’accent sur un autre type de relation entre le travail et la mort qui se sont présentés. Il s’agit d’une relation plus subtile, moins frappante, quasi insidieuse, où s’entremêlent le deuil, la souffrance et la détresse au travail.

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Références

Caux, C. & Berthod, M.-A. (2016). Vivre avec la mort au travail : présentation. Frontières, 26(1). https://doi.org/10.7202/1034382ar