Le débat concernant les comportements de violence racistes au sein du football et donc la problématique de l’idéologie d’extrême droite dans les stades, n’est à l’agenda politique que depuis peu. Dès la fin des années 1990, l’observatoire suisse du hooliganisme met à jour l’existence de liens entre la violence sportive et l’extrémisme de droite. Suite à cela deux groupes de travail sont constitués, l’un sur le thème de la violence sportive, l’autre sur celui de l’extrême droite. La préparation en vue de l’Euro 2008 amplifie encore l’intérêt pour cette question.
Cette étude, basée sur une analyse juridique, celle des acteurs et du réseau constitué, a pour but de répondre à deux questions afin de comprendre comment l’extrémisme de droite est appréhendé dans la gestion de la violence sportive : sur quel système de référence se base la lutte contre la violence et le racisme dans les stades ? Comment le contrôle des fans violents est-il pensé ?
Les principaux résultats de cette recherche démontrent une intensification des efforts pour enrayer les atteintes à l’ordre public et donc un renforcement des lois et régulations de l’Etat, parallèlement au renoncement d’un article de loi dévolu au racisme et à l’extrême droite. La loi manque en effet de mesures préventives autour de cette question et tolère même certaines attitudes racistes. L’extrémisme de droite ne semble ainsi plus constituer un problème moral. Il est urgent de mettre sur pied des projets de prévention et de conduire des travaux sur des bases scientifiques.
Résumé : Sarah Kiani.