Stupides ou manigancées, toutes les violences dans les stades ne se ressemblent pas

À la fin des années 1990, la question de la violence liée au sport a fait l'objet de débats et a abouti à une loi fédérale instituant des mesures contre la propagande incitant à la violence et le hooliganisme, la « loi sur le hooliganisme ». Cette loi qui a un contenu répressif contre les auteurs de violence, instaure un nouveau régime pénalisant les débordements de manière générale, sans préjuger de la motivation de ses auteurs, sur le thème du maintien de l'ordre publique. Or, en globalisant cette violence, on met sur un pied d'égalité des débordements liés à l'émotion sportive, stupides mais ordinaires, et une violence liée à l'extrême droite, dont les motivations sont clairement la haine d'autrui.

L'absence de contenu moral des réponses des dirigeants à des comportements relevant de l'extrême droite pose en effet un problème. L'exemple de cette même réponse aux manifestations xénophobes de l'extrême droite sur la plaine du Grütli le 1er août, représente la même ambiguïté : en répondant sur un mode de régulation ponctuel de la foule, les autorités évacuent tout contenu moral de leur action. Le racisme et les comportements liés à l'extrême droite doivent pourtant bénéficier d'une catégorisation spécifique afin d'éviter de banaliser ces faits en les pensant de la même manière que le supportérisme violent, au niveau de leur impact notamment, qui n'est pas le même du point de vue de la sécurité intérieure et de la cohésion sociale.

 

Résumé : Sarah Kiani.

Auteur·e·s
Dubey Jean-Philippe
Jaccoud Christophe
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Références

Dubey, J.-P., Jaccoud, C., & Malatesta, D. (2006, 21 septembre). Stupides ou manigancées, toutes les violences dans les stades ne se ressemblent pas. Le Temps, 17.