Racisme et extrémisme dans le supportérisme : les ambiguïtés des réponses en Suisse

Ces dernières années, la thématique du risque lié au sport et particulièrement au football a pris une place grandissante dans les discours médiatiques et politiques. Les stades sont devenus des lieux potentiellement violents et les cercles politico-administratifs se sont progressivement préoccupés de cette question, plus particulièrement depuis la fin des années 1990, pour deux raisons principalement : l’apparition de situations problématiques ainsi que l’identification de liens entre le supportérisme violent et l’extrême droite et la perspective de l’Euro 2008.

Une action anti-hooligan a été mise en place et deux groupes de travail ont été constitués, lieux de réflexions entre un réseau venant du sport et l’administration fédérale. Ces discussions ont mené à la mise en place de mesures de répression policière et au durcissement du contrôle sportif, sans prise en compte de la question du racisme, pourtant au programme des discussions. Cette politique étatique de la gestion sportive distingue donc ce qui a trait aux troubles de l’ordre public et la prévention du racisme, alors que celui-ci devrait appeler une réponse particulière. L’Etat démontre ainsi un processus de perte d’éthicité en préférant éviter de se confronter à la question du racisme, alors qu’il existe une différence entre la violence « ordinaire » des stades et ce qui ressort de l’extrême droite.

Résumé : Sarah Kiani.

Auteur·e·s
Jaccoud Christophe
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Références

Jaccoud, C., & Malatesta, D. (2008). Racisme et extrémisme dans le supportérisme : les ambiguïtés des réponses en Suisse. In D. Zimmermann & A. Lehmann, Fankultur und Fanarbeit in der Schweiz / Les supporters et leur encadrement en Suisse (pp. 40-43). Macolin: Office fédéral du sport OFSPO, Berner Fachhochschule für Sport Magglingen EHSM.