Les rapports de subordination au cœur de la cité par projets

Cet article traite de l’impact de l’implantation de l’organisation par projets sur la relation de travail dans une entreprise de construction ferroviaire helvétique. Cette forme d’organisation remet en question l’échange « subordination vs sécurité » à l’œuvre dans le modèle taylorien faisant émerger des formes de précarité plus ou moins importantes pour les travailleurs, mais fait également place à une plus grande autonomie et responsabilité dans la manière d’organiser son travail. Partant d’entretiens semi-directifs menés auprès de salariés et responsables de ressources humaines, notre propos vise à souligner l’implantation partielle et sélective de ce mode d’organisation du travail qui ne supprime pas les rapports de subordination mais les transforme, contribuant à l’exacerbation des tensions à l’intérieur du groupe ouvrier. Prêtant une attention particulière à l’ancienneté, nous montrons que les critères de sélection et de promotion en vigueur dans l’entreprise sont particulièrement défavorables aux jeunes recrues qui font les frais de cette transformation inachevée tant sur le plan matériel que symbolique.

Auteur·e·s
Bonvin Jean-Michel
Cianferoni Nicola
Références

Bonvin, J.-M, Cianferoni, N. & Kuehni, M. (2015). Les rapports de subordination au cœur de la cité par projets. L'homme et la société, 195-196, 33-50.