Les nouvelles familles à l'école de l'injustice

Les bouleversements actuels de l’institution familiale, au cœur de cet article, ne constituent pas une spécificité de notre époque, ni même la préfiguration de la « fin de la famille ». La famille se caractérise par un double processus de transformation et de continuité. Deux ordres de normativité contrastés existent en parallèle : premièrement, un pluralisme des styles d’interactions qui atteste de l’importance des prérogatives individuelles dans la définition des rapports entre le groupe familial et ses membres et deuxièmement, la prégnance de la division sexuelle du travail qui démontre la force du système de genre dans la reproduction des inégalités par la famille. Le travail de soin et d’éducation des enfants reste en effet prioritairement assigné aux femmes comme un attribut de leur rôle maternel et cela légitime souvent que leur soit attribuée la garde et l’autorité parentale lors de divorce. Il n’existe d’un autre côté pas de réponses univoques sur ce qui constitue la « bonne » famille et le droit prend acte de ces différentes configurations.

Ainsi, le problème est moins celui de la diversité des formes et des styles de familles que celui de l’occultation de la pérennité du système de genre et de son rôle dans la reproduction des inégalités.

Résumé : Sarah Kiani

Auteur·e·s
Références

Modak, M. (2011). Les nouvelles familles à l'école de l'injustice. Reiso : information sociale indépendante, mis en ligne 27 juin.