L'accident du travail : une fatalité ?

Le système de calcul des primes de l’assurance accidents professionnels est fondé sur les inégalités face aux probabilités d’accident en fonction des secteurs. L’assurance modifie en effet ses primes aux entreprises en fonction des risques liés à leurs activités. Ainsi, le système de l’assurance renforce une explication causale à la survenue des accidents professionnels et l’idée que la fréquence de ces accidents dépend du secteur d’activité.

Or, ces événements sont prioritairement liés au mode de mise au travail des personnes et particulièrement au cumul des mauvaises conditions telles que la précarité du permis de travail, l’exercice d’un travail intérimaire et les exigences toujours accrues de productivité. Ces conditions découlent de choix organisationnels en lien avec l’amélioration de la rentabilité financière des entreprises, sans prise en compte de ses effets sur la santé de leur personnel. Les conditions de travail sont donc au cœur de rapports sociaux inégalitaires constitutifs des rapports de pouvoirs au sein de la société et liés à d’autres logiques telles que les politiques migratoires et les rapports sociaux de sexe. Ainsi, en occultant l’importance de ces facteurs sur les accidents de travail, l’assurance accidents participe de leur reproduction.

Résumé : Sarah Kiani

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Références

Tabin, J.-P. (2009). L'accident de travail : une fatalité ? Services publics, journal du syndicat des services publics, 90(17), 5.

Tabin, J.-P. (2010). L'accident de travail : une fatalité ? Reiso : information sociale indépendante, mis en ligne 6 janvier.