Investir dans le social

Cet article résume les discussions tenues le 21 septembre 2010 à Berne, à l’occasion d’une réunion organisée par l’Association suisse des politiques sociales. Le premier orateur de la journée, le professeur Gøsta Esping-Andersen défend l’idée que les dépenses qui permettent à terme des gains sociaux, par exemple l’encouragement à la parentalité ou l’augmentation des places en crèche, devraient être considérées comme des investissements. En effet, selon lui, l’investissement sur les enfants devrait être encouragé dans la mesure où ceux ci seront à leur tour des producteurs de richesses : les enfants seraient donc des biens publics. Cette idée est soutenue par le second orateur, le professeur Giuliano Bonoli qui insiste sur le fait que le capital humain nécessaire à cet investissement est difficile à renforcer en Suisse. La professeure Pascale Vielle, quant à elle, souligne que l’implémentation d’une telle politique d’investissement social n’est pas assurée par l’Union européenne. Enfin, le dernier orateur de la journée, le professeur Hans-Uwe Otto de l’université de Bielefeld, est le plus critique par rapport à l’idée défendue par Gøsta Esping-Andersen. Il soutient en effet que d’utiliser la notion d’investissement social c’est jouer le jeu du marché et nier les différences de classes. Il défend une approche qualitative inspirée par Amartya Sen et suggère l’intérêt de penser les politiques sociales en fonction de ce qu’elles permettent et non de ce qu’elles rapportent.

Résumé : Sarah Kiani

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Références

Tabin, J.-P. (2010). Investir dans le social.  Reiso : information sociale indépendante, mis en ligne 22 octobre.