Gare à l'hégémonie ! Evaluer la qualité des formations en travail social implique d'en mesurer son utilité sociale

Les démarches qualité sont désormais dominées par le discours managérial. Le secteur public ne fait pas exception avec l’introduction de ce qu’il est convenu d’appeler la « Nouvelle gestion publique ». Si les buts affichés des démarches qualité sont loin d’être absurdes, elles ne s’intéressent pas à la question de savoir si le produit est utile et sans danger, ni si le mode de production est durable, ni aux effets de la densification du rythme du travail : c’est parce que leur finalité est d’augmenter la productivité, les bénéfices et les parts de marché. Il faut dans ce contexte interroger les limites des démarches qualité et se réapproprier la définition de la qualité.

Véréna Keller développe dans cet article des réflexions sur la mesure de la qualité dans les formations en travail social. Elle relève que ce n’est pas pour l’étroitesse de l’approche, focalisée sur les procédures et les conformités, qu’il faut critiquer les démarches qualité. Le problème se situe plutôt du côté de leur hégémonie, les démarches qualité se présentant comme seules capables et légitimes à définir la qualité, pouvant empêcher ainsi d’autres réflexions. Or, dans les formations en travail social comme ailleurs, il faut construire des méthodes d’évaluation qui prennent en compte l’environnement de la formation et interroger son utilité et sa pertinence.

Résumé : Anne-Line Schminke.

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Références

Keller, V. (2014). Gare à l'hégémonie ! Evaluer la qualité des formations en travail social implique d'en mesurer son utilité sociale. Actualité sociale, 51, 9-10.