Faire du sport pour acquérir une image positive de soi ? L'analyse de l'engagement des filles dans le twirling bâton suivant la théorie de l'objectivation

Cet article part du constat que de fortes inégalités entre filles et garçons dans la pratique d’activités physiques et sportives persistent en Suisse notamment. Ces inégalités sont renforcées lorsque la variable de sexe est croisée avec l’origine socioculturelle. Les auteurs proposent d’interroger ces constats à l’aune de la théorie de l’objectification d’une part et à travers les résultats d’une enquête ethnographique conduite dans deux clubs de twirling bâton, d’autre part. La théorie de l’objectification souligne la prégnance du contexte culturel dans l’évaluation que les filles font de leur corps et de leurs performances. Ainsi l’activité sportive s’exerce « sous le regard de l’autre » et au miroir d’attentes évocatrices d’une image stéréotypée de la féminité. Toutefois, les résultats de l’enquête ethnographique menée dans deux clubs du canton de Vaud rendent compte d’un arbitrage fin entre compétition et intégration favorable à un engagement durable des filles dans une activité sportive susceptible d’ouvrir un espace d’empowerment, et donc un espace de valorisation de soi, bien que le twirling bâton soit sportivement et socialement peu considéré.

Résumé : Anne-Line Schminke

Auteur·e·s
Jaccoud Christophe
Perrin Céline
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Références

Golay, D., Malatesta, D., Perrin, C. & Jaccoud, C. (2012). Faire du sport pour acquérir une image positive de soi ?  L'analyse de l'engagement des filles dans le twirling bâton suivant la théorie de l'objectivation. In M. Aceti & C. Jaccoud (Eds), Sportives dans leur genre ? Permanences et variations des constructions genrées dans les engagements corporels et sportifs (pp. 53-68). Bern : P. Lang.