Des pauvres, partenaires d'une recherche sur l'aide sociale ? Asymétrie dans la constitution des partenariats et dans la restitution des résultats

Cet article traite d’une recherche ethnographique sur les interactions entre assistantes et assistants sociaux et bénéficiaires dans une institution suisse d’aide sociale. Impliquant une relation asymétrique entre diverses catégories d’acteurs, cette recherche pose de manière particulièrement aiguë la question de la négociation d’une place sur un terrain d’enquête et celle de la restitution aux enquêté-e-s. Celle-ci n’est pas qu’une affaire d’organisation et de méthodologie, mais plutôt un problème épistémologique et éthique, qui met en cause la rupture épistémologique entre savoirs savants et savoirs profanes. Nous postulons aujourd’hui qu’une recherche qui prend pour objet le travail social doit accorder une place aux bénéficiaires sans renforcer l’asymétrie caractérisant la relation d’aide. Dès lors, nous nous demandons comment prendre en compte les bénéficiaires dans la constitution du partenariat et quelles « voix autonomes » laisser aux enquêté-e-s dans les publications scientifiques.

Auteur·e·s
Ossipow Laurence
Références

Csupor, I. & Ossipow, L. (2012). Des pauvres, partenaires d'une recherche sur l'aide sociale ? Asymétrie dans la constitution des partenariats et dans la restitution des résultats. Pensée plurielle, 30-31, 139-150.