Assister et surveiller : La Chambre des pauvres habitants de Lausanne

La Chambre des pauvres habitants de Lausanne est créée en 1755 afin de venir au secours des habitants pauvres qui jusqu’alors ne recevaient aucune assistance. Elle est placée sous le contrôle des autorités publiques et la participation financière de la commune se fait plus importante d’année en année.

Carola Togni propose une analyse des discours et des pratiques de la Chambre afin de répondre aux questions suivantes : qui sont les pauvres à aider ? Comment les aider ? Quelles préoccupations et objectifs sont au centre de la Chambre des pauvres?

Les objectifs déclarés de sa création sont la diminution de la mendicité, le maintien de l’ordre public et le contrôle des pauvres et des secours. La Chambre procède au tri des bons et mauvais pauvres et l’indigent valide est condamné moralement. Les critères de tri se font selon deux modalités : l’appartenance communautaire, justifiée par la peur de voir déferler les indigents et la bonne conduite. L’auteure démontre que certaines catégories de personnes concernées par l’assistance sont au centre des préoccupations de contrôle et de moralisation de la Chambre, dont les femmes seules qui bien qu’elles ne soient pas considérées comme obligées de travailler, sont écartées de l’assistance si elles n’ont pas le comportement jugé adéquat, du point de vue de leur sexualité notamment. Bien que les femmes soient considérées comme méritantes de l’aide, cela n’implique pas, au contraire, une réduction des logiques de surveillances de la Chambre.

Résumé : Sarah Kiani.

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Références

Togni, C. (2008). Assister et surveiller : La Chambre des pauvres habitants de Lausanne. Revue historique vaudoise, 116, 255-265.