Accès aux prestations sociales et dynamiques de précarisation

Dans ce chapitre Max Lovey, Emilie Rosenstein et Jean-Michel Bonvin proposent de lire l’impact social de la pandémie de COVID-19 à travers un double questionnement : celui de l’accès aux prestations sociales depuis l’émergence de la pandémie et celui des inégalités, en sondant la capacité de l’État social à prévenir et endiguer sur le long terme les dynamiques de précarisation qui découlent de cette crise inédite. En se basant sur des données collectées au printemps 2020 dans le cadre d’une étude sollicitée par la fondation Colis du Cœur, portant sur l’impact de la pandémie sur les populations précaires dans le canton de Genève, les auteur·es mettent en évidence trois déclinaisons de l’enjeu de l’accessibilité aux prestations sociales révélées par la pandémie, à savoir le défi de l’accès physique aux services d’aide en période de semi-confinement, les limites de la protection sociale lorsque l’accès aux droits sociaux est inexistant (principalement pour les indépendant·es et les personnes sans permis de séjour), et enfin lorsque l’accès aux prestations sociales est ineffectif et ne permet pas d’assurer un minimum vital, soit du fait de prestations sociales insuffisantes, soit en raison du non-recours à celles-ci. L’analyse développée montre comment la pandémie a révélé les limites de l’État social pour répondre aux vulnérabilités et surmonter les inégalités entre différentes catégories de la population.

Auteur·e·s
Lovey Max
Bonvin Jean-Michel
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Références

Lovey, M., Rosenstein, E. & Bonvin, J.-M. (2022). Accès aux prestations sociales et dynamiques de précarisation. In E. Rosenstein & S. Mimouni (Eds), COVID-19 : Les politiques sociales à l’épreuve de la pandémie (pp. 73-86). Seismo. http://doi.org/10.33058/seismo.20747