Normes et pratiques funéraires en situation de crise sanitaire - Le cas de la covid-19, France, Italie, Suisse (7422)

Etat
Terminée
Début / Fin
01.06.2021 - 30.04.2024
Domaine(s) d'expertise
Famille
Sociologie, anthropologie
Vieillesse, fin de vie, mort
Sources de financement
Mission de recherche Droit et Justice (GIP, France)
Requérant·e·s
Rousset Guillaume (Université Jean Moulin Lyon 3)
Clavandier Gaëlle
Partenaires
Berthod Marc-Antoine (HETSL)
Charrier Philippe (Centre Max Weber)
Girer Marion (Université Jean Moulin Lyon 3)
Haunreiter Katja (HETSL)
Klesta Laurence (Université de Padoue)
Varlet Vincent (Centre universitaire romand de médecine légale (CURML))

Description

La crise sanitaire provoquée par la pandémie de COVID-19 interroge, d’une manière inédite, les chercheurs qui s’intéressent au monde de la santé, et plus particulièrement aux normes et pratiques funéraires. Si la France, l’Italie et la Suisse ont connu par le passé de nombreux épisodes épidémiques, aucun n’avait encore conduit à une telle inflation des textes adoptés pour répondre à cette situation exceptionnelle. De nombreux domaines ont ainsi été touchés dans chacun de ces trois pays : toilettes mortuaires, soins de conservation, mise en bière, délai d’inhumation, cérémonies funéraires, délais d’exhumation etc.

Plusieurs caractéristiques ressortent de ce foisonnement de normes. Il s’agit, d’abord, de la diversité de ces normes en termes de nature (lois, décrets, arrêtés, circulaires, recommandations, protocoles, décisions de justice…) qui se succèdent à un rythme soutenu, ce qui conduit à se questionner sur l’articulation des divers pouvoirs à l’oeuvre et sur les éventuelles contradictions. Il s’agit, ensuite, de l’instabilité de ces normes en termes de contenu, la fluctuation des règles étant frappante. Il s’agit, enfin, de la potentialité d’atteinte de ces normes : l’objectif de protection de la santé, individuelle et collective, entraîne d’importantes violations éventuelles des droits et des libertés fondamentaux (respect dû au cadavre, droit au respect de la vie privée et familiale, liberté d’aller et venir, liberté de réunion…).

Ces éléments nécessitent une analyse approfondie qui doit mêler le droit, la sociologie, l’anthropologie et la médecine légale afin d’interroger tant les normes que les pratiques funéraires. Le but est de déterminer quels ont été les mécanismes d’appropriation de ces normes par les différents acteurs concernés et de s’interroger sur la possibilité d’une généralisation à long terme des règles posées dans un contexte d’urgence.

 

The health crisis provoked by the COVID-19 pandemic raises new questions for researchers interested in the world of health, and more particularly in funeral standards and practices. Although France, Italy and Switzerland have experienced numerous epidemic episodes in the past, none had yet led to such an inflation of texts adopted in response to this exceptional situation. Many areas were thus affected in each of these three countries: mortuary toilets, conservation care, coffining, burial time, funeral ceremonies, exhumation time, etc.

Several characteristics stand out from this proliferation of rules. Firstly, there is the diversity of these rules in terms of their nature (laws, decrees, orders, circulars, recommendations, protocols, court decisions, etc.), which follow one another at a steady pace, leading to questions about the articulation of the various powers at work and possible contradictions. Then there is the instability of these rules in terms of content, the fluctuation of the rules being striking. Finally, there is the potential for these rules to be breached: the objective of protecting individual and collective health leads to significant possible violations of fundamental rights and freedoms (respect due to the corpse, the right to respect for private and family life, freedom of movement, freedom of assembly, etc.).

These elements require an in-depth analysis which must combine law, sociology, anthropology and forensic medicine in order to question both the norms and the funeral practices. The aim is to determine the mechanisms by which these norms have been appropriated by the different actors concerned and to question the possibility of a long-term generalisation of the rules laid down in an emergency context.

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