Ce module d'approfondissement est enseigné à la Haute école de travail social Genève.
La multiculturalité est l’une des composantes incontournables des villes de Romandie. C’est pourquoi ce concept est travaillé dans de nombreux modules proposés aux étudiant·e·s romand·e·s en formation Bachelor en travail social. Cependant, la dimension religieuse dans la multiculturalité est peu abordée du fait de l’histoire même du travail social qui s’est détaché la charité pour se professionnaliser, mais également du fait que, depuis plus d’un siècle, le processus de sécularisation s’est déployé, « cachant » et « rendant tabou » le religieux dans les institutions sociales. Or, le travail social est traversé par des faits religieux issus de rencontres de communautés religieuses entre elles et avec d’autres groupes, ainsi que de rencontres entre individus avec et sans appartenance religieuse. De telles rencontres sont enrichissantes moyennant qu’un dialogue respectueux des croyances, des traditions et des rituels de chacun·e, puisse avoir lieu.
Approfondissements visés :
- Lors des huit années académiques précédentes, des étudiant·e·s provenant des quatre écoles du domaine « travail social » de la HES-SO ont investigué la thématique des « croyances, religions, spiritualités en lien avec le travail social » sous plusieurs angles : le fait religieux, la collaboration avec des communautés religieuses, la formation, la jeunesse, etc. Dans le canton laïc qu’est Genève, elles/ils ont mis en évidence que les appartenances à des communautés de croyant·e·s et/ou que des pratiques spirituelles pouvaient être une ressource dans des moments difficiles de la vie, mais également parfois des freins à la relation, voir à l’intégration. Elles/ils ont mis en évidence la nécessité d’ouvrir la parole, le dialogue sur la diversité de croyances au sein de la société, dans les écoles et dans le travail social afin d’accueillir et d’accompagner chacun·e dans la singularité de ses appartenances multiples.
- Fort du partenariat avec la Plateforme interreligieuse de Genève dont la mission est justement d’ouvrir un espace de dialogue au sein de la société civile genevoise, l’équipe pédagogique responsable de ce MAP a choisi de poursuivre la réflexion en proposant cette même thématique des « croyances, religions, spiritualité, faits religieux, laïcité et travail social » aux étudiant·e·s inscrit·e·s dans le nouveau plan cadre romand de formation Bachelor (PEC20).
- Ainsi, les étudiant·e·s du MAP suivront des cours d’histoire contemporaine des religions, d’anthropologie des faits religieux, de droits fondamentaux, de sociologie de la radicalisation, de psychologie sociale, d’ethnopsychiatrie. Elles/ils se sensibiliseront à des méthodes comme l’écoute active centrée sur la détresse spirituelle, le débat démocratique. Elles/ils se rendront dans des lieux de cultes et échangeront avec des membres de diverses communautés religieuses. Aux termes de ces découvertes, elles/ils mèneront une enquête de terrain afin d’analyser comment le travail social, ses institutions, ses professionnel·le·s et ses bénéficiaires réfléchissent la question des appartenances religieuses, des croyances et de la spiritualité dans une société laïque. Les résultats de l’enquête feront l’objet d’une publication dans un rapport d’enquête.
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