La curiosité et l’ouverture à l’autre, deux piliers de la médiation culturelle


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Maddalena Rudloff-Azzi, alumni du DAS en médiation culturelle et projets culturels, travaille comme médiatrice culturelle et guidé-conférencière dans différents musées genevois (Musée Ariana, Fondation Bodmer) et lausannois (MCBA). Elle a pu mettre en pratique ses apprentissages dans deux projets de médiation culturelle du Musée Ariana : la mise sur pied d’abord d’un grand week-end participatif et inclusif « L’art pour tous, tous pour l’art », qui a eu lieu en décembre dernier, puis actuellement, la réalisation, en collaboration avec le Service social de la ville de Genève, d’un plus petit projet avec des aîné·e·s.

Bercée depuis son enfance dans le monde de l’art, de l’architecture et de l’enseignement, Maddalena s’est formée à l’Université de Lausanne en histoire de l’art. Après une année d’étude en échange à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et un bref passage chez Christie’s Genève, elle s’est spécialisée en muséologie et conservation du patrimoine à l’Université de Genève. Son chemin professionnel l’a alors menée tout naturellement vers le monde des musées, en commençant, en 2001, par le Musée d’art et d’histoire de Genève (MAH), dans un premier temps comme collaboratrice scientifique dans le secteur beaux-arts, puis comme guide-conférencière à l’Accueil des publics (2008-2019), devenu aujourd’hui le secteur de la Médiation culturelle. La notion de médiation culturelle, qui a émergée timidement en Suisse au début des années 2000, Maddalena l’a d’abord approchée de manière intuitive dans son travail de guide. Une curiosité sincère pour l’autre, avec un besoin de comprendre les différents publics  qu’elle pouvait rencontrer dans son travail et leurs besoins, ont toujours fait partie de ses priorités. Cela est sans doute dû aussi à son histoire personnelle, puisque Maddalena, d’origine italienne, est arrivée en Suisse fin des années 1970, en devenant l’Autre. Des différences culturelles qui sont des richesses infinies, car nous avons toutes et tous quelque chose à apprendre de l’autre.


Des études spécifiques en médiation culturelle n’existaient pas encore lorsqu’elle a commencé à travailler avec les publics. Mais, quand l’occasion s’est présentée de se lancer dans une formation bien structurée, elle l’a saisie, souhaitant creuser les principales questions dans ce domaine et les enjeux sous-jacents.

« Le DAS en médiation culturelle m’a permis de me confronter au travail sur le terrain, avec l’élaboration d’un projet participatif de médiation culturelle en partenariat avec une importante institution culturelle de la région et de formuler plus clairement les valeurs à défendre. Le dialogue triangulaire entre la HETSL, avec ses propositions de réflexions théoriques, l’institution partenaire, avec sa manière de mettre en pratique la théorie, et le tandem que nous composions avec ma co-porteuse de projet, les deux avec notre propre bagage d’idées, a été très stimulant dans toute sa complexité. »

Après l’obtention du CAS de médiatrice et médiateur culturel, poursuivre avec le DAS semblait une évidence. Ce choix a été fortement motivé par la possibilité de monter un projet de médiation culturelle à définir ensemble avec une autre étudiante, dans l’une des institutions proposées par la HETSL. Maddalena a ainsi eu l’opportunité de travailler avec le MCBA autour du projet « Le MCBA, et nous, et nous, et nous  », une collaboration qui se poursuit encore aujourd’hui puisque Maddalena y mène des visites commentées.