Travail social

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HETSL, début 2021. Le décanat en Travail social avait donné rendez-vous aux enseignant·e·s de la filière pour poursuivre la mise en œuvre du plan d’études cadre 2020 (PEC20). Les travaux ont été denses tout au long d’une semaine, avec un programme de construction pour les modules des trois options du Bachelor mais aussi pour les modules libres, interprofessionnel, travail de Bachelor et intervention. Retour sur un travail participatif encore en cours mais qui porte d’ores et déjà ses fruits.

Lancé en septembre dernier par la HETSL et la HETS du Valais (Fribourg et Genève suivront l’automne prochain), le nouveau PEC20 est proposé aux étudiant·e·s qui ont démarré leur première année en septembre dernier.

Cette révision en profondeur veut accompagner l’évolution des besoins sociétaux et adapter la formation aux réalités des institutions du travail social. Parmi les nouveautés, le Bachelor met davantage l’accent sur les compétences transversales aux trois métiers du travail social : service social, animation socioculturelle et éducation sociale. Le travail en réseau et les logiques de collaborations entre les professionnel·le·s s’en trouvent également renforcés.

L’autonomie de l’étudiant·e et son implication dans la construction de son parcours de formation sont renforcées par l’introduction d’un portfolio, un outil pédagogique alimenté par l’étudiant·e tout au long de sa formation pour garder une trace des apprentissages développés. Savoirs théoriques et pratique professionnelle restent quant à eux étroitement imbriqués tout au long de la formation.

Bien que partageant le même plan d’études cadre, les quatre hautes écoles ont la possibilité d’exploiter et valoriser leurs spécificités et expertises propres. C’est ce à quoi se sont attelé·e·s les enseignant·e·s de la filière TS de la HETSL. Les premiers retours - non exhaustifs - ne pourront que, aux yeux du décanat TS, rejaillir positivement sur l’ensemble d’un programme qui sera finalisé en 2023. Découverte.

Option Éducation sociale

La réflexion au sujet des contenus de la future option ES a été menée de manière stimulante en présence d’une quinzaine d’enseignant·e·s. Les premières orientations ont été présentées par l’équipe des responsables de modules de l’option, constituée de : Linda Charvoz, Nevena Dimitrova, Dominique Golay, Murielle Martin, Mauro Mercolli et Aline Veyre. Afin de donner une cohérence à l’option et de favoriser l’articulation des trois modules ES, la professionnalité sera le fil rouge orientant les contenus prescrits et à choix. Le champ de l’éducation sociale, le métier et l’intervention socio-éducative seront appréhendées à trois niveaux : acquérir une bonne connaissance du champ et de ses spécificités, acquérir des méthodes d’intervention et des outils de base pour penser et mener à bien l’accompagnement en fonction des publics et du contexte et enfin développer une réflexion critique sur l’action sociale.

La discussion a permis d’aborder des aspects importants et diversifiés : les enjeux de cohérence entre les modules, l’articulation avec la formation pratique, le choix des modalités pédagogiques, la définition des champs professionnels ; de même que certaines préoccupations sociales et éthiques centrales en matière d’éducation, telles que la gestion des situations complexes, la violence et la maltraitance en établissements socio-éducatifs, la perspective genre, la posture professionnelle et le développement durable.

Option Service social : vers des champs d’intervention spécifiques

Pour N’Dri Paul Konan, la construction des modules de l’option Service social s’est poursuivie avec Umberto Russi, Anouk Arbel et Joëlle Brossy de manière dynamique, s’appuyant sur les prescrits généraux du PEC 20 mais avec des réajustements spécifiques pensés et articulés entre les 3 modules concernés : « De l’accent mis sur la professionnalité, en passant par les méthodes et modèles d’intervention avec un accent particulier sur la protection de l’enfant, pour aboutir à trois champs d’intervention spécifiques AS (champ pénal, champ civil et structures ordinaires,), nous avons pensé et réfléchi les contenus des modules aussi en fonction de nos domaines de compétences et pensons avoir trouvé une organisation inter- et intra-modulaire cohérente, congruente et satisfaisante pour l’option service social ».

Les échanges ont singulièrement porté sur le « ciblage » des contenus, compte tenu de la réduction des ECTS (de 25 dans le PEC06 à 21). Les travaux se poursuivront avec les collègues pressenti-e-s et/ou intéressé-e-s à intervenir dans les modules.

Option Animation socioculturelle : la transversalité en question

Le projet était présenté par Véronique Eggimann, Anne Jetzer, Marie Leuba et Claudia della Croce. Les trois modules concernés (professionnalité, méthodes d’intervention et actions spécifiques et enjeux) se sont articulés autour de trois thématiques transversales d’actualité : la participation culturelle, la transition écologique et les mouvements sociaux et luttes collectives. L’approche par publics a aussi été abordée à travers les explorations des terrains et des exemples issus des pratiques. Durant l’atelier, les participant·e·s se sont accordé·e·s sur le besoin de préciser les enseignements en droit ou encore de prendre en compte le portfolio en l’articulant avec les spécificités de l’animation socioculturelle.

L’interprofessionnalité, un mot d’ordre

Une quinzaine de personnes se sont regroupées sous la conduite de Morgane Kuehni, Claudia della Croce et N’Dri Paul Konan. La semaine fût longue, mais bouclée par un vendredi après-midi dédié à l’interprofessionnalité très dynamique et constructif, avec de nombreuses propositions. Expériences antérieures sur lesquelles s’appuyer, propositions de ressources matérielles et/ou humaines, nouveaux contenus, terrains éventuels, liens avec d’autres modules ou envies d’enseignement, les bases du nouveau module sont riches et variées. Les travaux se poursuivront ces prochains mois.

Intervention, professionnalité et recherche

L’atelier « Intervention 1/2 » animé par Fanny Bovey, Saskia Pfleghard et Pascal Gaberel a proposé dans un premier temps quelques définitions provisoires et réflexions en vrac autour des notions d’intervention, de professionnalité et de recherche.

S’agissant de la professionnalité comme de la recherche, il s’agira de proposer aux étudiant·e·s d’évaluer leurs propres ressources et leurs limites, d’identifier leurs besoins en matière de professionnalisation ou encore de développer une pensée critique. Pour les participant·e·s, l’idée était que les étudiant·e·s sortent de la formation avec une vision claire du travail social et la capacité de représenter la profession, de se situer, de tenir un discours appuyé sur des éléments théoriques solides, de détenir une expertise réelle et d’être conscient·e·s des enjeux sociaux, politiques et professionnels. Le portfolio et les journées thématiques ont aussi nourri le débat, sans oublier la recherche, qu’il faut faire vivre en relation étroite avec la pratique !

Information sur le Bachelor en Travail social