La retraite apparaît comme le reflet des inégalités économiques qui existent entre les hommes et les femmes pendant la vie active du fait de la division sexuée du travail : les disparités salariales, l’inégale répartition du travail familial et les interruptions liées à la maternité ont un impact fort sur le montant des cotisations versées, et donc sur le niveau des prestations reçues.
Une après-midi d’étude organisée à la HETSL par le Réseau Genre et travail social (GeTS) et le Réseau Âge, vieillissements et fin de vie (AVIF) a contribué à souligner la persistance des inégalités dans les dispositifs de retraite en Suisse comme dans d’autres pays. Cette après-midi a été l’occasion de rappeler que les dispositifs de retraite peuvent non seulement perpétuer, mais aussi renforcer les inégalités entre les sexes.
En Suisse, des améliorations ont pu être introduites dans l’AVS au milieu des années 1990, notamment une certaine prise en compte du travail familial et une répartition de la rente entre époux. Les revendications et mobilisations féministes ont été décisives dans l’adoption de ces mesures, qui ont permis d’améliorer la situation des femmes au niveau de l’AVS. Mais le système de retraite, en particulier le 2è pilier (prévoyance professionnelle) et le 3è pilier (prévoyance privée) restent fortement inégalitaires : au final les rentes des femmes sont largement inférieures à celles des hommes. Par ailleurs, à l’âge de la retraite un nombre élevé de femmes peuvent compter uniquement sur une (petite) rente AVS. Ce qui se traduit également par un niveau élevé de pauvreté qui touche particulièrement les femmes âgées.
12% des femmes retraitées font recours aux prestations complémentaires (PC) car leur rente est insuffisante pour vivre.
Ce chiffre sous-estime par ailleurs la précarité et la pauvreté à la retraite car plusieurs retraité·e·s pauvres sont exclu·e·s des PC (en raison notamment d’un nombre insuffisant d’années de résidence en Suisse), ou n’y font pas recours pour diverses raisons (manque d’information, difficulté à entreprendre les démarches, peur de perdre le permis de séjours, peur d’être stigmatisé·e·s, jugé·e·s, par choix, etc.)
À la veille cet automne d’un référendum sur l’augmentation à 65 ans de l’âge de la retraite des femmes en Suisse, on ne peut que rappeler les fortes disparités qui existent toujours dans le domaine des retraites, et également le fait que ces dernières ne permettent souvent pas de vivre.
À celles et ceux qui veulent faire du bruit le 14 juin :
Programme
13h00 | Projection d’un fim écoféministe |
15h00 | Atelier pancartes et paillettes du collectif féministe |
17h00 | Départ de la HETSL pour rejoindre la Manifestation |
18h00 | Départ de la Manifestation depuis la Place de la Riponne |