Les décennies qui suivent la Deuxième Guerre mondiale sont désignées par plusieurs auteur-e-s comme étant celles de l’« âge d’or » du travail social en Europe. Diffusions de théories, nouveaux paradigmes, nouvelles pratiques, dans un contexte général de professionnalisation des services sociaux qui a eu pour conséquences de voir des femmes formées dans les écoles sociales engagées dans les institutions.
Dans plusieurs pays, dont la Suisse, les années 60 connaissent l’émergence de deux nouvelles figures professionnelles, l’éducateur spécialisé et l’animateur socio- culturel. Or ces deux métiers sont d’emblée désignés au masculin, contrairement à celui d’assistante sociale qui continue à être énoncé au féminin uniquement.
Cette journée sera l’occasion de présenter et de mettre en discussion des recherches consacrées à cette période et au processus de professionnalisation dans une perspective de genre.
Cette rencontre sera organisée autour des questions suivantes
- Dans quelle mesure le phénomène de professionnalisation affecte-t-il la division sexuée du travail ?
- Quelle influence la professionnalisation a-t-elle sur les manières de penser l’intervention et de catégoriser les publics ?
- Dans quelle mesure le processus de professionnalisation dans les domaines de l’éducation spécialisée ou de l’animation socioculturelle diffère-t-il de celui du service social ?
- Quelles places les femmes (bénévoles, militantes féministes, professionnelles du travail social) ont-elles occupées dans l’essor du travail social après la deuxième Guerre mondiale ?
- Les représentations et pratiques à l’égard des classes populaires ont-elles changé, particulièrement en ce qui concerne les femmes et les enfants ?
Ce colloque a pour ambition d’aborder une période cruciale du travail social et du développement des villes sous l’angle principal des rapports sociaux de classe et de genre.