Travail social

L’importance des jeunes pour la démocratie


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La question de la participation citoyenne des jeunes a été abordée le 30 janvier dernier à Delémont dans le cadre du Campus pour la Démocratie. Le Professeur Yuri Tironi, vice-doyen de la filière Travail social de la HETSL (Haute école de travail social et de la santé Lausanne) était leur invité.

Intéresser et impliquer les jeunes dans les affaires publiques est essentiel pour la pérennité de notre démocratie. Si ce postulat fait l’unanimité, son application semble plus complexe et les statistiques montrent que la participation politique des jeunes tend à diminuer au fil des ans.

Comment appréhender cette citoyenneté des jeunes en berne ? Pour Yuri Tironi, il faut commencer par spécifier ce que l’on entend par « jeunesse », car c’est une construction sociale dont les définitions diffèrent. Lors de son intervention, ce dernier explique qu’on ne travaille pas de la même manière avec des enfants âgés de 10 ans qu’avec un public majeur. Il y a ensuite plusieurs niveaux de participation. Pour M. Tironi, « la participation des jeunes signifie qu’ils et elles peuvent intervenir et agir, selon des méthodes et des formes appropriées, sur l’environnement dans lequel ils et elles évoluent. » Cependant, il recense sept niveaux de participation différents, dont le niveau 0 correspond à une absence de consultation, les niveaux intermédiaires intègrent de plus en plus les jeunes, et seuls les deux derniers niveaux laissent vraiment à ces derniers la possibilité d’initier et mener eux-mêmes les projets d’action. Il regrette que dans la plupart des démarches participatives organisées par les communes, ces dernières consultent les jeunes mais n’intègrent pas leurs propositions aux projets, ce qui correspond au niveau 1 sur 7 dans l’échelle de graduation de la participation. Elles se contentent de médiatiser la démarche de consultation.

L’importance de la dimension du pouvoir d’agir

Aux yeux de Yuri Tironi, la citoyenneté ne doit pas être comprise qu’en termes de droits et de devoirs. Pour s’engager, les jeunes ont besoin d’avoir le sentiment de pouvoir agir et de faire avancer les causes. Ils et elles ont besoin que leur travail et leurs points de vue soient reconnus. D’autres conditions sont essentielles à leur participation, dont la compréhension des sujets. Le choix des canaux de communication est très important, tout comme l’accompagnement des jeunes par des professionnel·le·s, car tous et toutes n’ont pas des compétences et connaissances égales en fonction notamment du milieu social dans lequel ils et elles ont grandi.

L’enregistrement de la conférence de M. Tironi est disponible sur la chaîne YouTube du Campus pour la démocratie.

Cette conférence a également fait l’objet d’un article dans le Quotidien Jurassien du mercredi 12 février 2020. (© Cet article est reproduit avec l’autorisation des Editions D+P SA, société éditrice du Quotidien Jurassien.)